L'accouchement

Déclenchement du travail

Il arrive que l’équipe médicale prenne la décision de déclencher votre accouchement, pour des raisons uniquement médicales :

• Dépassement de la date prévue d’accouchement ;
• Perte des eaux plusieurs semaines avant le terme ;
• Grossesse gémellaire au-delà d’un certain terme.

Si votre col de l’utérus est favorable, le travail peut être déclenché directement. Les contractions utérines seront induites par administration de médicaments dans une perfusion et par rupture des membranes : c’est un déclenchement.

Si votre col n’est pas encore favorable, il faut faire une maturation (préparation du col avant induction des contractions utérines), mécaniquement ou avec des médicaments. Après celle-ci, le déclenchement pourra avoir lieu.

Signes de l'accouchement

Lors de vos cours de préparation à la naissance vous apprendrez à reconnaître les signes indiquant que le travail est certainement en train de commencer.

• Contractions utérines régulières et rapprochées (toutes les 10 minutes environ) dans le bas-ventre et/ou dans le dos
• Rupture de la poche des eaux. Concrètement : du liquide s’écoule de façon incontrôlée, en quantité plus ou moins importante (parfois très peu) et sans odeur d’urine. Notez l’heure et la couleur de liquide perdu ; ne prenez surtout pas de bain.

Si l’un de ces 2 signes ou les 2 apparaissent, rendez-vous aux urgences de la maternité.

NB : la perte du bouchon muqueux (sécrétions épaisses avec parfois un peu de sang) ne constitue pas un motif de consultation, sauf en cas de doute sur son aspect. Elle indique que le col de l’utérus s’est un peu ouvert et que l’accouchement se prépare (dans quelques heures voire quelques jours).

Position d'accouchement

La position d’accouchement sur le dos, dite gynécologique, n’est pas le seul possible : différentes positions peuvent vous être proposées pendant le travail et l'accouchement. Debout, assise, sur le côté, accroupie… A vous de trouver celle qui vous aidera à gérer au mieux la douleur et à faciliter la descente de votre enfant, en accord avec les professionnels qui vous accoucheront.Ces différentes positions vous seront expliquées lors de vos séances de préparation à la naissance. Par ailleurs vous pourrez disposer d’accessoires en salle de naissance comme des ballons ou des coussins…

Gestion de la douleur

Vous pouvez si vous le souhaitez accoucher sans analgésie péridurale. Certaines méthodes aident à gérer la douleur. Parlez-en à votre sage-femme lors des séances de préparation à la naissance. Cependant certains accouchements sont réalisés sans analgésie péridurale soit par choix personnel (volonté de sentir les contractions), soit s’il y a une contre-indication (stade de travail trop avancé, taux de plaquettes dans le sang trop faible…). 

Anesthésie péridurale

La possibilité de bénéficier ou non d’une anesthésie péridurale sera abordée avec vous lors de votre suivi de grossesse et du rendez-vous avec l’anesthésiste-réanimateur au 3ème trimestre de grossesse.L’analgésie péridurale est pratiquée par un médecin anesthésiste pour supprimer le caractère douloureux des contractions de l’accouchement ; il injecte par une aiguille en bas du dos un médicament dans l’espace qui entoure la zone de la moelle épinière où arrivent les nerfs de la sensibilité. L’analgésie ne supprime pas la mobilité, contrairement à l’anesthésie qui endort complètement les nerfs et est utilisée pour les césariennes

Accouchement voie basse

Après votre enregistrement aux urgences de la maternité, vous serez installée dans une salle d’admission, de pré-travail ou de naissance, en fonction de l’état de dilatation de votre col de l’utérus. Si votre enfant se présente bien (tête en bas ou siège) et que votre morphologie le permet, l’équipe envisagera un accouchement par voie basse. Une personne de votre entourage pourra assister à l’accouchement à vos côtés.
L’équipe de la maternité installera un système de monitoring sur votre ventre (pour surveiller le rythme cardiaque de votre bébé) et vous accompagnera pendant les 4 étapes de l’accouchement :

• Dilatation ;
• Expulsion ;
• Délivrance ;
• La surveillance d’une durée de 2 heures au minimum.

À tout moment, l’équipe peut prendre la décision de vous transférer au bloc opératoire pour une césarienne (modification du rythme cardiaque de votre enfant, bassin trop étroit…).Dans certains cas, sont nécessaires : 

• Une épisiotomie (incision du muscle périnée pour laisser passer l’enfant et éviter des déchirures) ;
• L’utilisation de ventouses, de spatules ou de forceps (2 « grandes cuillères » métalliques qui viennent épouser la tête du bébé) pour aider votre bébé à sortir, en tirant doucement.

Il pourra être proposé à votre conjoint de couper le cordon ombilical vous reliant à votre enfant. La sage-femme installera un « clamp de Barr » (pince) au ras de l’ombilic (orifice de l'abdomen où s'attache le cordon ombilical).

Dans les maternités publiques, les accouchements par voie basse sont assurés par les sages-femmes ; si la situation le nécessite (complications, césarienne en urgence…), elles feront appel au gynécologue-obstétricien. Si vous avez été suivie par un gynécologue-obstétricien libéral exerçant également à la maternité, celui-ci pourra vous accoucher.

En clinique privée, les accouchements sont assurés essentiellement par les gynécologues-obstétriciens ; une sage-femme peut également faire l’accouchement en présence d’un gynécologue-obstétricien.

Les extractions instrumentales et épisiotomie

Presque 80% des accouchements ont lieu par voie basse ; il peut s’agir d’un accouchement simple mais lorsque bébé tarde à naitre, l’accouchement nécessite alors l’utilisation de matériels obstétricaux afin d’extraire le bébé.

L’extraction instrumentale est donc l’assistance à la naissance d’un enfant par les voies naturelles au moyen d’un instrument adapté (forceps, spatules, ventouses).

Le forceps : est un instrument d’extraction qui guide le mobile fœtal ou Le forceps est un instrument métallique en forme de pinces qui permet de saisir la tête d'un fœtus pour faciliter, son expulsion ;
La ventouse : Ce sont des instruments de flexion céphalique, de traction et de rotation induite ;
Les spatules : Ce sont des instruments de propulsion et d’orientation.

L’épisiotomie est une intervention chirurgicale du périnée qui consiste à agrandir l'orifice de la vulve et de faciliter l'expulsion du bébé lors de l'accouchement.

Césarienne

En France, près d’une femme sur cinq donne naissance par césarienne que celle-ci soit programmée ou réalisée en urgence.La césarienne est une intervention chirurgicale qui permet l’accouchement par « voie haute » après incision de la paroi abdominale (horizontale en bas du ventre) et de l'utérus. La cicatrice est d’environ 10 cm au ras du pubis.Dans certains cas, les césariennes sont programmées, c’est-à-dire prévues à l’avance et réalisées avant le début du travail d’accouchement.NB : Une césarienne au 1er enfant n’induit pas forcément une césarienne pour les accouchements suivants : l’équipe médicale prendra la décision du mode d’accouchement en prenant notamment en compte les motifs ayant conduit à votre 1ère césarienne.Pour plus d’informations sur la césarienne, consultez la brochure "Césarienne, ce que toute femme enceinte devrait savoir..."

Accouchement dans le secret

Vous pensez que vous ne pourrez pas garder votre enfant et souhaitez que votre accouchement demeure confidentiel. Toute femme enceinte majeure ou mineure peut demander, lors de son accouchement, la préservation du secret de son admission et de son identité. Aucune pièce d’identité ne peut être exigée par l’établissement dans lequel elle a décidé d’accoucher et aucune enquête ne peut être menée.

Vous pourrez lever le secret de son identité à tout moment au cours de sa vie et vous pourrez bénéficier d’un accompagnement psychologique et social.

Le rôle des soignants est de garantir la sécurité médicale et l’accompagnement adapté à cette situation difficile.

Si vous hésitez ou vous décidez de confier votre enfant à l’adoption vous pouvez être accompagnée pendant la grossesse par les correspondants départementaux du Conseil National pour l’Accès aux Origines Personnelles (CNAOP) et l’équipe médicale qui vous suit et vous serez informée sur toutes les questions pratiques que vous pouvez vous poser :

• Sur le devenir de l'enfant ;
• Sur les possibilités de laisser votre identité et/ou des éléments non-identifiants sous pli fermé (par exemple, sur votre santé et celle du père, les origines de l'enfant et les circonstances de sa naissance). Le pli fermé est conservé par le président des services du département ;
• Sur les délais et conditions sous lesquels vous pouvez changer d’avis ;
• Sur les aides financières vous permettant d'élever votre enfant si vous changez d'avis. Pour aller plus loin : www.cnaop.gouv.fr ;
• Plaquette à destination des femmes enceintes souhaitant que l’accouchement reste confidentiel en cliquant ici ;
Textes de loi ;

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